mis en ligne le 27 janvier 2016

Eléments préliminaires d’avis sur le PLU de Savigny-sur-Orge : volet déplacements

Contribution MyNOËL 29/12/2015

Sur le plan des déplacements, comme le souligne le projet, le territoire de Savigny est marqué par de nombreuses frontières :  le faisceau ferroviaire, l’autoroute A6, le relief du coteau et la rivière de l’Orge, l’aqueduc de la Vanne, l’Yvette. Le STIF a donné suite à nos demandes  de désenclaver le quartier Grand-Vaux vers la gare d’Epinay dans la réalisation du tram train entre Evry et Epinay. C’est un premier pas qu’il faut poursuivre et garantir dans le PLU.

Si la densification du bâti doit être prévue pour permettre d’au moins maintenir la population existante et souscrire à l’effort régional en matière de création de logements, cela ne se conçoit que si l’on prévoit simultanément le renforcement et la continuité des promenades et itinéraires de circulations douces avec suffisamment d’espace pour les végétaliser en participant aux objectifs de lutte contre le réchauffement climatique.   Les promenades doivent aussi favoriser les pratiques de mobilité non motorisées en s’inscrivant dans les continuités des schémas d’itinéraires cyclables des agglomérations voisines.

Nous reprenons donc et actualisons les propositions que nous avions faites pour le PADD en 2012 qui nécessitent des réservations dans le PLU. D‘une façon générale, il faut inscrire le classement en N et non en U des terrains nécessaires aux continuités douces de façon que chaque mutation permette l’acquisition au fil du temps des emprises nécessaires, sans risque qu’elles aient été construites.

Il faut souligner que cette demande rejoint le souci de renforcer les couloirs de biodiversité insuffisamment préservés dans le projet.

Berge de l’Orge et continuité de la promenade de l’Orge

Il faut déclarer totalement inconstructible la berge de l’Orge en la protégeant entièrement du nord au sud par un classement en N et non en U, et ce sur une largeur de 10 mètres à partir du haut de la berge. Ce classement doit faciliter le passage en domaine public des parcelles encore privées et les réserver pour renforcer le couloir de biodiversité de la rivière et le passage de promeneurs.

Berge des anciens terrains CANTONI : les accords passés entre le Syndicat de l’Orge et le promoteur des logements en cours de construction ne dispensent pas de classer la berge en N de façon à pérenniser son inconstructibilité.

Entre la rue des Prés Saint-Martin et l’aqueduc de la Vanne : la berge entièrement bétonnée au-dessus du collecteur d’eaux usées est malheureusement fermée depuis longtemps à la promenade jusqu’aux jardins familiaux. Alors que dans la traversée de Juvisy-sur-Orge, il est prévu la possibilité de remettre l’Orge à ciel ouvert et de prolonger la promenade du bord de l’Orge, cette rupture de continuité dans Savigny est préjudiciable à la lisibilité de la promenade et le bétonnage trop étroit ne permet pas d’envisager une végétalisation pour assurer un minimum de continuité du couloir de biodiversité .  Le classement en N d’une bande de 10 mètres à partir du haut de la berge dans les parcelles privées riveraines de l’Orge est indispensable pour réserver la possibilité pour la collectivité de préempter à chaque mutation sans droit de construire. Il faut poursuivre également l’inconstructibilité au sud jusqu’à l’aqueduc de la Vanne au droit des jardins familiaux en n’y autorisant que des installations de jardinage temporaires.

Au sud de l’aqueduc de la Vanne, une large bande  non constructible doit être inscrite en N dans la traversée des deux lycées Monge et Corot, jusqu’à la rue de Morsang (RD 77).

Entre la rue de Morsang et l’école Kennedy, une bande de 10 mètres à partir du haut de la berge doit être classée N en traversée des deux copropriétés ( la promenade de l’Orge ne peut être réalisée en rive droite compte-tenu du bâti existant en rive).

Au sud du Parc du Château de Morsang, la promenade existe jusqu’à la RD 257 mais il faut inscrire son inconstructibilité par un classement en N sur une largeur aussi large que possible pour pouvoir la végétaliser le plus possible.

Enfin, il ne faut pas oublier le secteur du confluent de l’Orge et de l’Yvette où la rive gauche de l’Orge n’est actuellement pas accessible au public. La totalité des terrains de Savigny entre les jardins familiaux d’Epinay et le confluent  doivent être déclarés inconstructibles sur les deux rives.

Accès à la Promenade de l’Orge :

Le passage ouvert au public obtenu avec l’extension du centre Joie de Créer  pour atteindre la promenade de l’Orge à partir de la rue des Rossays par prolongement de la rue des Franchises restera précaire et fermé la nuit. Pour disposer d’un passage permanent pérenne,  il faut réserver une bande de passage piétons et vélos soit en prolongement de la rue de Quimper, soit par prolongement de la Villa Cristofaro, soit les deux.

Franchissement de l’autoroute A6 par la RD 25

Le classement en UBb d’une partie de l’échangeur d’A6 avec la RD 25 laisse à penser que des constructions seraient possibles entre les bretelles d’accès. C’est surprenant. Quoi qu’il en soit, le franchissement par les piétons et encore plus par les cyclistes de cet échangeur - pourtant passage obligé pour rejoindre la gare d’Epinay en correspondance avec le tram train - est difficile. Il serait souhaitable de prévoir la possibilité de réaliser une passerelle cyclable enjambant A6 d’un côté ou de l’autre. A cet effet, il faut prévoir d’utiliser tout l’espace latéral à la RD 25 disponible  pour implanter une passerelle cyclable et des cheminements piétonniers latéraux améliorés.

Bords de l’Yvette

Il faut faciliter l’aménagement d’une promenade le long de l’Yvette au nord de la RD 25. Sur la partie Savinienne, il convient de prendre les mêmes dispositions que le long de l’Orge : classement en zone N non constructible d’une bande à partir du haut de la berge, en incluant le ou les bras morts en contrebas de la rue de Charaintru.

Aqueduc de la Vanne

La totalité des terrains des Eaux de Paris doit être particulièrement protégée et doit permettre la poursuite en traversée de Savigny de la voie verte qui existe déjà entre l’Orge et Ris-Orangis, va se poursuivre jusqu’à Evry le long du tram train et devrait rapidement aller jusqu’à Mennecy.

Le point dur reste le franchissement du faisceau ferroviaire. Le passage inférieur le long de l’aqueduc devrait pouvoir être rouvert au cheminement des piétons et des cyclistes. Toutefois, une autre solution de franchissement supérieur est à prévoir pour résoudre en même temps la sécurisation de la montée de la Montagne Pavée par les cyclistes et leur éviter de se trouver nez à nez avec des véhicules descendant dans le virage. La parcelle de terrain limitée par la rue de la Montagne Pavée, le Chemin de Juvisy et les voies ferrées permettrait d’assurer un passage sécurisé des cyclistes et des piétons parallèlement aux voies ferrées entre le chemin de Juvisy et la rue de la Montagne Pavée. Une passerelle réservée aux piétons et aux cycles pourrait être ultérieurement aménagée entre ce passage et l’avenue des Belles Fontaines  pour pallier à l’étroitesse du pont routier. La parcelle qui jouxte les voies ferrées le long du Chemin de Juvisy doit donc être réservée à la réalisation d’un tel passage pour piétons et cycles vers la tête du pont de la Montagne Pavée.

Traversée douce du domaine de la Ferme Champagne

Les projets que suscite la rétrocession des terrains laissés libres par le Ministère de la Justice doivent inclure leur traversée jour et nuit par les piétons et les cyclistes voire par les bus, en particulier pour faciliter l’accès à la station Observatoire du T7, en prolongement des rues Albert Sarraut, Anatole France et Voie Verte.  En notant que l’arrivée à pied ou à vélo à la station Observatoire serait facilitée par le passage par l’Allée du Plateau et la passerelle enjambant la RN 7.

Franchissements du faisceau Paris Orléans et accès à la gare du RER C

Savigny souffre d’être coupé en deux par les voies ferrées et le coteau de l’Orge. Le PLU doit favoriser l’émergence de solutions d’amélioration de cette situation. Le passage demandé ci-dessus entre le chemin de Juvisy et le Pont de la Montagne Pavée en est un.

Quartier gare

Le nombre de voyageurs montant chaque jour dans le RER C à la gare de Savigny (plus de 12 000) justifie pleinement d’aménager un deuxième accès au quai  Nord de la gare (vers Paris) en tête de train. Il est tout à fait possible au niveau de l’ancienne gare de marchandises qui sert aujourd’hui de parking accessible par la rue de la Fontaine Blanche, il convient de prévoir un deuxième bâtiment voyageurs entièrement accessible aux personnes en fauteuil roulant et une consigne à vélos sécurisée. Ces équipements devraient trouver leur place sur une zone classée UE au sein de l’urbanisation UBb prévue.

Le passage piétonnier souterrain existant qui relie la rue de la Fontaine Blanche au carrefour de la rue Charles Rossignol et de la Grande Rue est très utilisé et doit être rendu accessible aux fauteuils roulants. Ce passage trouvera son prolongement jusqu’à la Promenade de l’Orge par le passage qui va être créé entre les deux lycées Monge et Corot. Vers la rue Carnot, il faut améliorer sa continuité avec la rue Alexis Duparchy et le sentier des Chère Feuille, ainsi qu’avec le Petit Chemin.

Une emprise doit être prévue pour aménager une rampe et un cheminement doux vers le nouvel accès à la gare le long des voies ferrées ou bien par un élargissement de la rue de la Fontaine Blanche pour aménager la circulation des cyclistes à contre-sens et des trottoirs accessibles.

Pour trouver le pendant pour accéder au quai sud Vers Brétigny, il faut prévoir le transfert dans le domaine public de l’allée de la Fraternité pour y aménager en bout un escalier d’accès au quai depuis la rue Nouvelle (avec ou sans ascenseur).  De l’Allée de la Fraternité on accède à la rue Charles Rossignol et au futur passage entre les deux lycées Monge et Corot jusqu’à l’Orge, via la rue Nouvelle.

La SNCF devant prochainement étudier un projet de rénovation de la gare de Savigny avec mise en accessibilité partielle des quais, il est indispensable d’intégrer ces opportunités au programme de ce projet.

Accès piétons et vélos à la gare par la rue de la Liberté et le parc des Marronniers

Entre la rue de la Liberté et la gare, il faut prévoir la réalisation d’un cheminement public pour piétons et vélos longeant la salle Carnot et le groupe scolaire. Ce cheminement pourrait être mutualisé avec des accès sécurisés aux écoles. Une bande de terrain doit être réservée à cet effet et déclarée inconstructible. Beaucoup plus tranquille que l’avenue du Général de Gaulle, cet axe offrirait un accès attractif au quartier gare, protégé de la circulation automobile.

Liaison douce directe entre le quartier Gare et Grand-Vaux le long des voies ferrées

S’il n’était interrompu au nord et au sud, le cheminement longeant les voies ferrées par la rue de l’Egalité serait un accès direct et tranquille pour aller de Grand-Vaux au quartier gare. Le PLU doit marquer la volonté et rendre faisable sa continuité :

·         Entre la rue Joliot Curie et la gare, un passage dans la cour de l’école Joséphine doit être ouvert à la circulation des piétons et des vélos. La traversée du domaine SNCF jusqu’à l’abri à vélos existant doit pouvoir être négocié avec la SNCF dans le cadre de l’aménagement de la gare qu’elle projette.

·         Un passage de 4 mètres de large doit être déclaré inconstructible entre la rue de la Martinière et la rue des Tourelles.

·         Au sud de la rue Marc Sangnier et jusqu’au prolongement de la rue Auguste Renoir programmé pour donner accès à la gare d’Epinay, une bande de 4 mètres de large doit être rendue inconstructible le long des voies ferrées et ouverte au cheminement public des piétons et des vélos avec aménagement d’une rampe pour descendre sur la rue Marc Sangnier en contrebas.  Cette bande doit être inscrite au PLU sans attendre le devenir du quartier Grand-Vaux.