Parc de la Villette
Parc de la Villette | ||||||||||||
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Géographie | ||||||||||||
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Pays | ![]() |
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Commune | Paris | |||||||||||
Quartier | 19e arrondissement | |||||||||||
Superficie | 55 ha | |||||||||||
Caractéristiques | ||||||||||||
Création | 1979 | |||||||||||
Gestion | ||||||||||||
Lien Internet | equipement.paris.fr | |||||||||||
Accès et transport | ||||||||||||
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Localisation | ||||||||||||
Coordonnées | 48° 53′ 35″ N 2° 23′ 27″ E / 48.893056, 2.39083348° 53′ 35″ Nord 2° 23′ 27″ Est / 48.893056, 2.390833 | |||||||||||
Géolocalisation sur la carte : Paris |
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Le parc de la Villette, situé dans le XIXe arrondissement de Paris (quartier du Pont-de-Flandre), est l'un des plus grands parcs de la capitale, établi sur le site des grands abattoirs de la Villette, détruits presque totalement en 1974. Il s'étend sur 55 hectares dont 33 d'espaces verts, ce qui en fait le plus grand espace vert de la capitale intra-muros devant le jardin des Tuileries (25,5 ha)[1], le parc des Buttes-Chaumont (25 ha)[2] et le jardin du Luxembourg (23 ha)[3].
La réalisation architecturale du parc a été confiée en 1983 à Bernard Tschumi, à la suite du concours international pour la conception architecturale du parc lancé en 1982. De par sa conception, il a été souhaité que ce parc soit un espace ouvert sur la ville de Paris, mais aussi sur sa banlieue.
Sommaire
Histoire[modifier | modifier le code]
Le parc de la Villette correspond à un réaménagement et à une reconception, dans les années 1980, d’un espace parisien intra-muros précédemment occupé par les abattoirs de la Villette, datant du Second Empire. Le , le gouvernement Messmer annonce la fin des activités de la Villette et de ses abattoirs, précisant seulement l'imminence d'une « opération d'urbanisme de grande envergure »; il n'est pas encore question de parc, plutôt de logements, d'équipements sociaux et collectifs[4]. Les abattoirs sont mis hors service le , et l'État prépare en 1976 un concours d'idées organisé par l'APUR (Atelier parisien d'urbanisme) concernant le réaménagement de la Villette[4]. Le , un décret crée l'Établissement public du parc de la Villette (EPPV), dirigé par l'ex-préfet de la région parisienne Paul Delouvrier[4].
Le projet de création d'un musée et d'un parc est alors adopté sous la présidence de Georges Pompidou, avançant lentement sous Giscard [4] puis relancé après l'élection présidentielle de 1981 portant la gauche, et François Mitterrand, au pouvoir[4]. Une Cité de la musique s'ajoute alors au projet d'un Musée des sciences et des techniques[4]. Selon l'historienne Danièle Voldman :
« la marque socialiste s'exprime dans la volonté plus nette de rééquilibrer Paris vers l'Est avec des équipements culturels de haut niveau; en ce sens, La Villette ne se comprend pas sans l'Opéra de la Bastille[4]. »

Le concours est officiellement lancé le par le ministre de la Culture, Jack Lang qui le veut exemplaire dans son organisation : une consultation en un tour, largement ouverte aux concepteurs internationaux, sur esquisse, anonyme, avec un jury souverain [4],[4],[5]. Les élus ne veulent « ni d'un square, ni d'un bois aux portes de la ville, ni de logements sociaux ou de prestige au milieu de pelouses et de bosquets. L'idée du zoning des années cinquante et soixante est révolue[4] ». Le parc de la Villette se distingue par son absence d'enclos, étant ouvert jour et nuit[4]. La plaquette de présentation du concours commence par une citation de Hegel, « la nature se trouvant ainsi transformée en une vaste demeure sous le ciel ouvert... » [4], ce qui fait dire à D. Nordmann que « le futur parc est moins conçu comme un équipement urbain que comme une réflexion théorique et conceptuelle sur la place de la nature dans une ville de l'âge post-industriel[4]. » La plaquette cite aussi la devise de Rabelais et de l'abbaye de Thélème, « Fay ce que voudras » [4].
805 groupes s'inscrivent au concours, venant de 41 pays différents. 472 projets sont finalement rendus, émanant de 36 pays, dont Meier & Partners, Philippe Thomas, Bernard Lassus qui propose des jardins verticaux et des jardins acoustiques, Burkhard Grashorn ou Xu Shang Zhi, Rem Koolhaas et Elia Zenghelis, etc.
Le jury comprend les architectes Vittorio Gregotti et Renzo Piano, les paysagistes Pierre Dauvergne et Paul Friedberg, des politiques (François Barré de l'EPPV et Simone Robert, conseillère générale de la Seine-Saint-Denis) ainsi que des historiens (Françoise Choay) et des théoriciens (Joseph Rykwert), un sculpteur, des sociologues, un peintre et le biologiste Henri Laborit[4]. Ce jury sélectionne 9 projets parmi les 472, dont 2 ressortent davantage, sans toutefois creuser un écart décisif : ces deux projets sont une composition due au Néerlandais Rem Koolhaas et au Grec Elia Zenghelis, et la proposition, plus végétale, de Laurence Vacherot et Gilles Vexlard. Finalement, le 15 décembre 1982, dans une certaine confusion, l’organisation exemplaire du concours est remise en cause. Un deuxième tour est organisé, limité aux 9 projets ayant recueillis des voix, avec 3 mois supplémentaires pour que les participants approfondissent leur esquisse. Et ce deuxième tour n’est remporté ni par le duo Rem Koolhaas/Elia Zenghelis, ni par le duo Laurence Vacherot/Gilles Vexlard, mais, après de laborieuses discussions au sein du jury, par le suisse Bernard Tschumi, jusqu'alors connu davantage comme théoricien que comme constructeur. Il est désigné maître d'œuvre général du projet le [4],[5]. À noter que Bernard Tschumi n'est pas le seul à avoir inclus dans son projet le concept des folies [4].
En 1993, l'Établissement public du parc et de la grande halle de la Villette (EPPGHV) naît de la fusion de l'EPPV, de la SEMVI et de l'Association de la Grande Halle. Par ses statuts, il est à la fois chargé de l'aménagement des espaces bâtis et paysagers du parc et de la programmation culturelle de la Grande halle, de l'espace Chapiteaux, du Pavillon Paul-Delouvrier, du WIP Villette ainsi que des espaces de plein air. En parallèle, d'autres institutions culturelles coexistent sur le parc : la Cité de la Musique, le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, la Cité des Sciences et de l'Industrie et le Théâtre Paris-Villette etc... (cf. liste ci-dessous). Villette Sonique est un festival de musique se tenant au parc de la Villette et la Grande Halle depuis juin 2006.
Description[modifier | modifier le code]
La particularité essentielle de ce parc est d’être ouvert sur son environnement urbain et de ne pas rompre la perspective du nord au sud. Une promenade cinématique fait apparaître des jardins à thème qui sont autant d'aires de jeux, et de théâtres où la nature est mise en scène. Une « galerie » rectiligne couverte d'un toit en forme d'onde fait la liaison entre le nord et le sud. Le parc est fortement ponctué par une trame systématique d'édifices rouges appelés « Folies ».
Une programmation culturelle variée offre tout au long de l'année de nombreuses occasions de divertissements : concerts (jazz, musiques du monde, électroniques, classique, contemporaine, pop et rock), cirque contemporain, expositions, théâtre, danse, cinéma en plein air…
De la Porte de la Villette au nord à la Porte de Pantin au sud, le canal de l'Ourcq le traverse en son milieu. Deux passerelles piétonnes enjambent le canal et font la liaison entre le nord et le sud. Depuis 2008, un pont flottant mobile est installé en été, à mi-chemin entre ces deux passerelles, et facilite le passage des promeneurs, des cyclistes et des personnes à mobilité réduite.
L'été, de juin à août, une navette fluviale relie, via le canal de l'Ourcq, le Bassin de la Villette place de Stalingrad à Aulnay-sous-Bois en faisant étape au parc[6]. Par ailleurs, des croisières d'une à plusieurs heures sont proposées avec la Villette comme point de départ ou d'arrivée. Le parc communique avec celui des Buttes-Chaumont par l'allée Darius-Milhaud.
Principaux bâtiments[modifier | modifier le code]
Le parc de la Villette est non seulement un des plus grands espaces verts de Paris, mais aussi un carrefour culturel où cohabitent des édifices culturels dédiés aux sciences, aux arts, à la musique et aux loisirs[7] :
- La Grande halle de la Villette : bâtiment subsistant des anciens abattoirs, et accueillant des manifestations et expositions.
- la Maison de la Villette, résidence d’artistes installée dans l’ancienne Rotonde des vétérinaires au temps des abattoirs ;
- le Hall de la chanson, installé dans le pavillon du Charolais, derrière la grande halle[8] ;
- La Géode, cinéma implanté dans un bâtiment de type dôme géodésique en 1985 ;
- Le théâtre Paris-Villette, installé en 1986 dans l'ancien Pavillon de la Bourse aux cuirs ;
- La Cité des sciences et de l'industrie , conçue par Adrien Fainsilber et ouvert en 1986.
- La Cité de la musique, créée en 1995, intégrée en 2015 à la Philharmonie de Paris sous la nouvelle appellation Philharmonie 2[9];
- Le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, installée dans la cité de la musique ;
- Le pavillon Paul Delouvrier ;
- Le Zénith de Paris : installation de 1984, initialement provisoire, pérennisée finalement suite à son succès.
- La Philharmonie de Paris, crée en 2015 ;
- Le Trabendo : salle de spectacle (initialement appelée Hot Brass et ouvert au début de 1994) ;
- Le Cabaret Sauvage, salle de spectacle ouverte en 1997 ;
- le Cinaxe : cinéma ouvert en 1991 et fermé en 2011.
Espaces paysagers[modifier | modifier le code]
La conception de Bernard Tschumi combine initialement des points (les Folies), des lignes (allées de circulation, promenade, canal de l’Ourcq) et des surfaces (prairies et terrains de jeux), auxquels se sont ajoutés d'autres éléments au fur à mesure de l'évolution du parc[7], avec notamment :
- Les jardins thématiques : jardins passagers, jardin des bambous, jardin des frayeurs enfantines, jardin de la treille, jardin des équilibres, jardin des îles, jardin des miroirs, jardin des dunes et des vents, jardin des voltiges, jardin du dragon, jardin des ombres, jardin des dessins.
- Les "Folies", cubes rouges de 10x10x10 mètres déformés et reconstruits, avec ou non des éléments tels que des escaliers ;
- Le WIP Villette , une maison d’artistes ;
- Un centre équestre ;
- Un cinéma en plein air : depuis 1990 des films sont projetés les soirs d'été sur un écran en plein air ;
- Un sous-marin, l'Argonaute, exposé devant de la Cité des sciences et de l'industrie depuis 1991 ;
- Un kiosque à musique ;
- Des manèges ;
- Une sculpture monumentale : la Bicyclette ensevelie de Claes Oldenburg et Coosje Van Bruggen ;
- La base nautique de la Villette ouverte tous les jours, avec parmi les activités, gratuites et encadrées par des moniteurs : kayak, pédalo, canoës individuels ou multiplaces.
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Une promenade au jardin des tuileries à Paris
- Parc des Buttes Chaumont
- Quartier du Luxembourg
- Danièle Voldman, « Le parc de la Villette entre Thélème et Disneyland », Vingtième Siècle, revue d'histoire, vol. 8, no 1, , p. 19-30 (lire en ligne).
- Michèle Champenois, « Le jury de La Villette désignera dans trois mois l'architecte du parc », Le Monde, (lire en ligne)
- « Navettes », sur tourisme93.com.
- Véronique Cauhape, « La Villette, esprit de fête, fête de l'esprit Avec l'arrivée de l'été, le plus vaste parc de Paris conjugue naturellement arts, sciences et loisirs. Un modèle pour le XXIe siècle », Le Monde, (lire en ligne)
- « Le Hall de la chanson prend ses nouveaux quartiers », sur irma.asso.fr
- Judith Chaîne, « Philharmonie : une salle capitale pour Paris », Télérama]], jour=11, (lire en ligne)
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Articles connexes[modifier | modifier le code]
- Jacques Martial, président de l'EPPGHV depuis 2006.
- Bernard Latarjet, président de l'EPPGHV entre 1996 et 2006.
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Site officiel
- Le parc de la Villette sur le site de la mairie de Paris
- pro.villette.com
- [PDF] Plan du parc
- Les abattoirs de la Villette