Faut-il un casque pour faire du vélo en ville ? (mise à jour 4 nov 2007)
Libre choix du port du casque, oui, Obligation du port du casque : NON.
Voir les études anglaises à ce sujet sur le site cyclehelmets.orgL'obligation du casque pour le vélo urbain mérite réflexion
- Les pays qui ont rendu obligatoire le casque à vélo ont vu chuté le nombre de cyclistes urbains (Australie)
- Les pays où le pourcentage du port du casque en ville est faible connaissent le moins d'accidents cyclistes mortels (Pays-Bas, Danemark, Allemagne.
- Le Royaume-Uni, après mûre réflexion, a renoncé à une telle loi.
- L'Espagne a voté l'obligation du casque à vélo, mais a annulé la loi en 2002.
- En France, 86% des cyclo-sportifs sont casqués, 7% des cyclistes urbains et cyclo-promeneurs: les Français savent adapter leur équipement selon la pratique. Pas besoin de légiférer, mais d'informer.
- Dans un accident de la circulation, le pourcentage de blessés touchés au crâne est : 26% chez les piétons, 24% chez les automobilistes 24%, et 17% chez les cyclistes 17%...il faudrait-il donc commencer par imposer le casque aux piétons ! voir ici
- Ne pas mélanger vélo ville et VTT ou cyclosport !
- Ne pas mélanger bicyclette et deux-roues motorisés (2RM): bicyclette = 4% des déplacements, 4% des accidents, 4% des tués. 2RM = 2% des déplacements, 30% des blessés, 21% des tués. Ce n'est pas le même débat !
- Au lieu de mettre un frein à la pratique du vélo (comme l'obligation du casque), mieux vaudrait bien informer sur les dangers, et sécuriser la ville par le Code de la rue
- Le risque de devenir obèse est réel, il faut par tous moyens encourager l'exercice physique, comme le vélo au quotidien
- Les jeunes en France passeront plus facilement à un cyclomoteur si le casque à vélo devient obligatoire ("puisqu'il faut un casque, autant rouler à mobilette")Lla vraie sécurité, c'est l'apaisement de la vitesse automobile en ville
- Le casque ne prévient pas l'accident, c'est la reconnaissance des besoins du cycliste urbain qui préviendra les accidents (aménagements cyclables, zones 30); le casque est donc une fausse réponse à la sécurité routière !
- Les derniers accidents mortels à Paris sont dus à des camions roulant sur un cycliste - aucun casque n'aurait prévenu la mort du cycliste, hélas !
- Un cycliste casqué en ville peut être perçu comme moins fragile et de ce fait d'être moins respecté par les usagers motorisés...
- Les succès du Vélov' à Lyon et du Vélib' à Paris révèlent le formidable potentiel du vélo comme moyen de déplacement urbain - l'obligation du casque déboucherait sur quoi ?
Pour beaucoup d'enfants, le port du casque est un acquis. Le casque est l'accessoire naturel du vélo pour eux, aussi bien pour le vélo sport que pour le vélo ville. Et cela est parfaitement justifié puisque les enfants ne peuvent pas atteindre un degré de parfaite maîtrise du vélo, même avec de l'entraînement et des bons conseils. Par conséquent, le port du casque est vivement recommandé.
Quant aux adultes, le port du casque pour une activité sportive est maintenant entré dans les moeurs et son utilité fait l'unanimité pour le VTT ainsi que pour le vélo de course.
En revanche, l'intérêt du casque pour le vélo urbain est discutable. Le choix est personnel et fonction de la dangerosité du trajet, de l'heure, de la météo, de la saison, et du sentiment individuel de sécurité. De ce fait, le du port du casque en ville est un choix individuel. Cela ne devrait en aucun cas être une obligation !
Obligation ou non du casque pour le cycliste urbain ?
Beaucoup d'associations de promotion du vélo au quotidien craignent que l'obligation du casque donne une mauvaise image du vélo par des messages négatifs :
- "s'il faut mettre un casque, cela signifie que se déplacer à vélo en ville est dangereux"
- "il faut un équipement pour se déplacer à vélo"
- "le vélo n'a pas de caractère spontané s'il faut mettre un casque pour chaque petit trajet dans mon quartier"
- chez les enfants dès 10-12 ans, le port du casque commence à avoir un effet très dissuasif pour se rendre à l'école à vélo, à un âge où l'habitude de se déplacer à vélo devrait être favorisée par tous les moyens....
- "l'automobiliste à un comportement moins courtois quand je suis casqué..."
D'autres arguments contre le casque concernent le confort:
- le champ de vision peut être entravé
- on a chaud en été
VeloBuc ne souhaite pas l'obligation pour les adultes en ville, parce que le sentiment de sécurité (ou d'insécurité) est très personnel. Il dépend du vécu de la personne, du contexte dans lequel elle utilise le vélo (lieu, horaire, saison) et de l'attitude personnelle (stressée? détendue? concentrée? fatiguée). De ce fait, un jour on estime utile de mettre le casque, un autre jour moins. C'est au bon sens de chacun qu'incombe la décision du port du casque.- Arguments supplémentaires, voir la FUBicy
Avantages du port du casque volontaire et facultatif par un adulte
Pour les jeunes enfants, porter un casque est utile
- sentiment personnel de sécurité
- la voiture a sa coque, le cycliste a son casque
- avec une position redressée à vélo, le casque (en couleur) rend visible
- le casque ne prévient pas l'accident, certes ; mais lorsqu'il y a accident, mieux vaut avoir un casque
- l'adulte montre l'exemple aux enfants
- à Genève, on voit couramment le casque, et cela ne choque personne
Données officielles de la Sécurité Routière
des accidents de la circulation :
- les cyclistes représentent 4% des déplacements, 4% des blessés et 4% des tués
-
dans les accidents de la CIRCULATION, les automobilistes sont touchés
au crâne dans 24% des cas, les piétons dans 26% des cas,
et les cyclistes dans 17% des cas. Voir le diagramme sur le site de
la FUBicy
La conclusion s'impose : le casque POUR TOUS, à commencer par les PIETONS, ensuite les automobilistes et les cyclistes. Il est totalement irrationnel et incohérent de vouloir faire porter un casque aux seuls cyclistes sous prétexte que rouler à vélo expose à des accidents crâniens !
Le VTT n'a rien à voir avec la Sécurité Routière ! Ce n'est pas sur les routes que se pratique le VTT, faudrait parler de la Sécurité Forestière ;-)))..
Conclusion
Le casque qui focalise le débat dans les média est une fausse réponse à une vraie insécurité pour les cyclistes, celle générée par la vitesse des voitures en milieu urbain et dans les agglomérations ! Vive le Code de la rue.Les pilotes de rallye, les personnes qui se déplacent sur un chantier portent un casque, pas les automobilistes ni les piétons en ville. Pourquoi n'en serait-il pas de même à vélo ? Casque obligatoire pour les situations à risque (courses, VTT...), pas pour vélo urbain.
Témoignages
Le casque vu du Plat Pays
Article paru dans le n° de juillet/août du VogelVrijeFietser, revue du Fietsersbond
Le casque est contre-productif
L'obligation de port du casque ne diminue pas les blessures à la tête, mais contribue bien à une diminution phénoménale du nombre de cyclistes. C'est ce qui ressort d'une étude dirigée par le statisticien Dorothy Robinson, publiée dans l'édition de mars du British Medical Journal. D. Robinson a analysé les effets de l'obligation de port du casque imposée en Australie, en Nouvelle-Zélande et au Canada. Il nous apprend que le nombre de blessures à la tête avait déjà fortement diminué avant l'arrivée de la loi. Après la mise en place de cette mesure, le nombre de blessures a encore baissé, mais un peu seulement. Ce qui correspond aussi à la baisse du nombre de cyclistes. Cette loi est d'après lui contre-productive. Dans les études qui sont généralement menées pour rendre compte des effets du port du casque, on oublie souvent de mentionner que faire du vélo est bon pour la santé. Les cyclistes sans casque ont une espérance de vie plus importante que les gens qui ne font pas de vélo. D'après D. Robinson, l'amélioration de la sécurité routière par des aménagements cyclables ou des campagnes contre l'alcool au volant ont bien plus d'effets positifs.Article
La Prévention Routière - Suisse : le bpa en faveur du casque obligatoire pour les enfants
Les résultats du dernier comptage réalisé par le Bureau suisse de prévention des accidents (bpa) sont encourageants : au cours des dernières années, le taux de port du casque cycliste est passé de 14% (1998) à 39%, notamment grâce aux campagnes de sensibilisation du bpa et de la Suva. De plus, le casque n'est plus seulement porté durant les loisirs, mais toujours davantage sur les petits trajets quotidiens (école, travail, achats). Pour les enfants jusqu'à 14 ans, le bilan est encore nettement plus positif, avec un taux de port passé de 30% (1998) à 56%. On en oublierait presque que près de la moitié des enfants ne sont donc toujours pas casqués à vélo!
C'est pourquoi le bpa s'engage en faveur du port obligatoire du casque cycliste pour les enfants, une proposition à laquelle adhèrent 85% des personnes interrogées dans le cadre d'une enquête Demoscope représentative. A vélo, les enfants sont exposés à un surrisque d'accident. Leurs facultés cognitives et leurs capacités motrices ne sont pas encore complètement développées. De plus, ils sont novices dans le trafic routier. Et comme ils ne sont pas capables de prendre toute la mesure des risques qu'ils encourent à vélo, une obligation paraît pertinente dans leur cas. L'Autriche discute d'ailleurs actuellement d'une proposition identique. En Suède, en Islande, en République tchèque de même que dans la plupart des Etats américains, cette obligation est déjà effective. Quant à la Finlande, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, ces pays ont rendu obligatoire le port du casque cycliste pour tous. Chez les adultes, le bpa continue à tabler sur la responsabilisation des cyclistes et le port volontaire du casque. Il est d'avis qu'une obligation généralisée pourrait s'avérer contreproductive, car l'acceptation sociale est loin d'être gagnée, notamment chez les cyclistes, qui seraient dès lors tentés de se tourner vers des véhicules plus dangereux. L'utilité du casque cycliste ayant été établie scientifiquement, le bpa et la Suva vont poursuivre leurs campagnes en faveur du port volontaire du casque chez les adultes, continuant ainsi à faire appel à la sagesse de ces derniers. News Press 21/07/2006 16:17:00Bonjour,
je fais référence à l'article "un casque pour éviter la casse" dans le n° 437 de Que Choisir. Bien que l'article ne fait que rapporter les résultats d'un rapport sans prendre position, je pense qu'il eût convenu d'y ajouter quelques commentaires pour compléter l'information. C'est pourquoi je vous fais part de mon expérience:
S'il est avéré que le casque à vélo est indispensable pour assurer une sécurité minimale alors il est indispensable aussi de porter un casque à tout moment et tout le temps, que l'on soit à vélo ou pas.
En 30 ans de vélo (j'en ai 40) dont 20 ans d'utilisation journalière ou presque je suis tombé de vélo 6 fois. Les dommages ont été: plaies et contusions légères aux mains, coudes, genoux. Jamais ma tête n'a été touchée lors d'une chute à vélo.
Par contre, depuis que je porte un casque (6 ans) j'ai eu 3 fois des chocs à la tête (2 en bateau et 1 à terre) qui ont nécessité des soins infirmiers et j'ai eu une recrudescence de bosses à la tête. Je me demande si le casque cycliste n'est pas au final néfaste car il laisse croire à son propriétaire, dans son inconscient, qu'en dehors de la pratique vélo, le risque de choc à la tête est inexistant.
La vraie sécurité du cycliste c'est: les deux mains sur les freins prêts à freiner à tout moment ! Dans les lieux accidentogènes de la ville il faut même enfoncer la garde du frein. Si je n'avais pas respecté cette règle je serais mort depuis longtemps.
Il me semble que le casque doit être recommandé uniquement aux populations à risque: enfants, cyclistes en peloton, VTTistes, cyclistes urbains rapides (j'en fais partie) . Par ailleurs, en cas de choc avec une voiture l'utilité d'un casque type vélo est faible. Si le port du casque à vélo parait nécessaire alors il faut aussi logiquement interdire l'usage des pédales automatiques qui entravent la libération instinctive du pied en cas de déséquilibre. Enfin, si on suit la même logique il faudrait rendre obligatoire les gants... Gilles Carré (78)Bonjour,
je trouve très intéressante la remarque de Gilles Carré : "avant je n'avais pas de casque, 0 chocs surla tête en 6 accidents, et depuis que je porte un casque, 3 chocs sur la tête".J 'ai déjà lu des constats de ce genre, avec les explications suivantes:
- effet "prise de risque": dans l'étude de Thompson et Rivara, dont les gens citent tous la conclusion erronnée sans jamais lire l'article original en entier, la fréquence des blessures aux membres est plus élevée parmi les cyclistes portant un casque.Effet analogue : les automobilistes qui ont un ABS savent que leurs freins sont meilleurs -> ils roulent plus vite -> ils ont autant d'accidents que les autres (constat fait par les sociétés d'assurances)
Je peux d'ailleurs citer une expérience personnelle (sans valeur statistique, mais une de plus). Il y a 4 ans, j'étais partie en vacances dans les Alpes suisses en train+vélo, et j'avais oublié mon casque à la maison (comme je ne le porte qu'en montagne, je l'oublie parfois quand je pars...). J'ai hésité à en racheter un sur place. Mais comme un bon casque coute cher, je n'en ai pas racheté, j'ai roulé "calme", nettement moins vite que d'habitude dans les descentes. Tout s'est bien passé.
Le week-end suivant j'ai fait une randonnée d'une journée près d'Annecy, toujours en montagne, et là, j'avais bien mon casque. Au début de la descente du col, qui était raide, je me suis dit "ah chic, cette fois, je peux foncer". Et c'est la seule fois de ma vie où j'ai fait une chute qui aurait pu être vraiment grave. Je m'en suis très bien tirée, par chance: un bras éraflé et un gant déchiré, la fourche du vélo tordue, et casque fendu (pas d'hospitalisation, juste quelques soins à la maison pour le bras)
- je me souviens aussi avoir lu dans un article anglo-saxon que les dimensions du casque qui dépasse tout autour du crane fait qu'il arrive que le casque cogne le sol alors que la tête nue n'aurait pas touché. C'est une hypothèse avancée pour expliquer que la fréquence relative des lésions des vertèbres cervicales a augmenté en Nouvelle-Zélande après l'obligation du port du casque. Monique Giroud (ancienne Présidente de la FUBicy)Annexes
On trouve sur le site web FUBicy tout un dossier "casque" expliquant la position de la FUBicy, documents à l'appui.Et plus de ressources documentaires
Le site anglais Bicycle Helmet Research Foundation est un des sites les mieux documentés pour ce sujet
Un avis d'expert : les études du Dr D.L.Robinson sur ce sujet, citées par la FUBicy, ont été récemment publiées dans le très prestigieux British Medical Journal.