Place au Vélo 94

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  • Publié le : 10 octobre 2010
  • Par : Bernard Baur
  • Dernière mise à jour : 10 octobre 2010

RD 6a - avenue De Lattre de Tassigny (Charenton - St Maurice)

L’avenue De Lattre de Tassigny, qui s’étend du pont de Charenton jusqu’à l’avenue de Gravelle et au bois de Vincennes, marque la limite entre Charenton et St Maurice (voir sur la carte).

Connue sous son numéro administratif de RD 6a (et encore plus sous son ancien numéro RD 38), elle a fait l’objet depuis le printemps 2010 d’un réaménagement par le Conseil Général du Val-de-Marne visant en particulier à intégrer 2 cheminements cyclables. Si le cheminement sud-nord se fait dans le sens de la circulation générale, le cheminement dans l’autre sens est à contresens, ce qui a conduit à un aménagement sur le trottoir ouest.

En ce début octobre, les travaux touchent à leur fin. Toute la signalisation horizontale semble tracée. Il ne semble plus manquer que la signalisation verticale des cheminements cyclables.


Puisque je me rendais ce samedi 2 octobre dans le 13e arrondissement pour proposer mes services à la Bourse aux Vélos organisée par la Mairie de l’arrondissement et MDB, j’ai pris quelques minutes pour faire un petit détour par cette avenue De Lattre de Tassigny. histoire de voir comment ce qui avait été présenté en réunion publique le 6 octobre 2009 à St Maurice s’était traduit dans les faits. Première impression mitigée :
- une première partie, en montée, nettement plus confortable
- une seconde partie, sur le plateau, qui laissait comme un arrière-goût d’invasion des passages vélos par des véhicules à 4 roues, comme en témoignent les 2 photos suivantes :


J’y suis donc retourné le lendemain après-midi (après la fin des opérations du marché du dimanche matin à St Maurice).

Pour effectuer la visite, commençons au début. Rendez-vous sur la piste du pont de Charenton, en service depuis maintenant un certain temps (même si elle attend encore ses raccordements vers les quais de Marne et l’Ecole Vétérinaire côté Maisons-Alfort et vers la piste des bords de Marne côté St Maurice).

La rue du Pont est franchie dans le prolongement du pont de Charenton sur le trottoir est, en piste bidirectionnelle.

Si la piste passe bien derrière l’arrêt de bus conformément à la recommandation du Certu à ce sujet (et non devant l’arrêt, gênant les passagers), il est à noter la proximité de l’arrêt de bus avec le risque, dans les 2 sens, de voir un piéton déboucher derrière l’abri. Déboucher... oui, mais pour aller où ? Probablement, le long des immeubles, de l’autre côté du carré de pelouse. Mais tous les piétons passeront-ils par là ?

Ici, une pause de plusieurs minutes est nécessaire pour que le carrefour avec la rue Maréchal Leclerc se libère. En effet, un car venant de cette rue tente de tourner à gauche en direction du pont de Charenton... Et ça ne passe pas tout seul, loin de là !

Mais cet arrêt prolongé permet de noter un problème entre piétons et cyclistes. En effet, le chemin le plus direct pour les piétons qui franchissent le passage en direction de l’avenue De Lattre passe entre le panneau d’affichage et la cabine téléphonique... là où passe la piste... qui est en virage à cet endroit. Prudence, donc.


On se trouve maintenant au pied de la montée. Côté automobile, c’est la traversée du premier plateau surélevé : il faut en effet gérer la traversée du cheminement nord-sud et l’insertion du cheminement sud-nord sur la chaussée, même si c’est sur une bande spécifique.

La situation du bipède à vélo est ici nettement plus confortable que ce qu’elle était avant les travaux. La suppression d’une largeur de stationnement, en alternance côté droit, puis gauche, puis droit à nouveau, a permis de marquer une bande cyclable sur toute la longueur de la montée.

On aperçoit cependant rapidement le premier problème

Non, pas le piéton ! Lui ne fait que passer. Mais ce qu’il y a derrière. Regardez mieux...

Plus de la moitié de la largeur de la bande est ainsi "privatisée"... Mais quand c’est dégagé, c’est efficace !

Le second plateau surélevé se trouve au sommet de la montée. Sa fin marque également celle de la zone 30 commencée au pied de la montée.


On arrive maintenant à la 2e partie de l’avenue, la partie plateau. Le stationnement a été maintenu en encoches sur le trottoir côté St Maurice. Le séparateur de la voie réservée aux cycles est donc franchissable par les voitures accédant ou quittant leur stationnement régulier.

Un marquage de neutralisation de la zone le long des stationnements (risque d’ouverture de portière) a été effectué.

Ne tenez pas compte de la voiture dans l’axe de la piste. Elle était sur le point de partir.

Néanmoins, cette particularité de marquage, mise en place dans un but de sécurité des cyclistes, échappe à certains, comme à ce cycliste inconnu.

Cependant, on constate rapidement que si tout ou presque a changé, rien n’a changé : avant les voitures étaient garées en double file sur la voie de droite, maintenant elles sont garées en double file sur la bande cyclable.

On trouve un type dont la femme est en train de faire des courses dans je
ne sais quel magasin qui m’explique par geste qu’il ne peut pas faire autrement que de se garer à cet endroit. Il suffira donc de profiter de l’absence de séparateur (à cause de la proximité de l’arrêt RATP) pour replonger dans la circulation générale et contourner le gêneur.

Puis on trouve une file ininterrompue de voitures arrêtées sur la voie cyclable pour cause majeure : tous les conducteurs semblent en effet avoir été appelés d’urgence au bar à côté. Une manœuvre de contournement est donc à nouveau nécessaire... mais il y a une difficulté qui est la présence du séparateur. Celui-ci est franchissable par une voiture, mais pas par un vélo le croisant avec un angle fermé. Il faudra donc le franchir à pied ou à vitesse réduite à vélo à angle droit (et déboucher ainsi sur la voie de la circulation générale). L’équipement de sécurité se transforme ainsi en équipement d’insécurité.

On ose à peine imaginer à quoi cela doit ressembler un jour de semaine
avec tous les commerces ouverts...

L’aménagement se termine au niveau de la rue Delacroix à partir de laquelle, sur une petite centaine de mètres, on retrouve l’aménagement à 2 puis 3 voies d’origine.


Il reste maintenant à accomplir le retour vers le pont de Charenton ; puisqu’il n’est plus nécessaire de faire le détour par la rue de la République, le métro Charenton-Écoles et la rue de Paris.

Dans ce sens, l’aménagement commence dès l’avenue de Gravelle, sur trottoir. La particularité majeure est le marquage de la piste sur le trottoir tracé dans une couleur orange foncée dont on peut se demander si tout le monde en a la perception (le contraste n’est en effet pas très marqué avec la teinte violette de la pierre utilisée pour le revêtement des trottoirs).

Conséquence de ce marquage relativement peu visible ou pas, on ne peut que constater que la piste cyclable tient plus de la zone partagée que d’une vraie piste.

Tout le matériel urbain a bien été retiré, mais on y trouve des piétons, et même des avants de voitures.

Le marquage des traversées de chaussées est plus traditionnel, puisqu’il utilise la couleur blanche habituelle.

Apparemment, il y a eu un petit raté dans le positionnement initial de la traversée de cette rue.

Un peu plus loin, une terrasse de café envahit le trottoir presque jusqu’à la bande orange délimitant la piste cyclable. Que deviennent les piétons qui ne font que passer ?


La partie plateau arrive à sa fin. Il reste à attaquer la descente en direction du pont de Charenton.

Dites-le avec des fleurs ? Le message est clair : passez au large ou préparez-vous à sentir les géraniums de très près.

Heureusement, les géraniums suivants sont un peu moins envahissants. Ne soyez quand même pas surpris. Et soyez prudents, les candélabres sont en bordure de piste, les piétons aussi...

En bas de la descente, il vous faudra traverser l’avenue pour retrouver la piste bidirectionnelle par laquelle nous avions commencé.


Qu’en conclure ?

L’aménagement présente nettement plusieurs avantages :
- la sécurisation de la montée
- l’itinéraire direct dans le sens nord-sud
- un effort dans la conception : les "vues à zéro" (abaissés de trottoirs) rendent la piste sur trottoir presque agréable

En revanche on aurait pu croire que les poteaux non signalés par un dispositif rétro-réfléchissant appartenaient au passé, et a fortiori sur un nouvel aménagement cyclable. Apparemment il n’en est rien.

Les inconvénients ne découlent pas de l’aménagement lui-même mais du comportement de certains usagers à 4 roues et de certains piétons déambulant sur piste cyclable, dans le sens nord->sud (piste cyclable sur trottoir)

Peut-on mettre cela sur le compte de nouvelles habitudes à acquérir qui ne sont pas encore acquises ? un peu de pédagogie est-il nécessaire ? ou doit-on déjà considérer que cela relève de la mission impossible pour certains Charentonnais et certains Mauritiens ?

Bizarrement, j’ai croisé sur la piste nord-sud sur trottoir plusieurs vélos allant dans le sens sud-nord : suivaient-ils l’avenue ? venaient-ils d’une rue transversale ? La première option prouverait l’échec de la situation actuelle de l’aménagement sud-nord.

Malgré tous les marquages mis en place par le CG 94, malgré les séparateurs franchissables sur la partie plateau, force est de reconnaître que la piste sur la partie plateau est partiellement inutilisable.

Certes, la signalisation verticale était encore absente en ce début d’octobre, mais les quelques panneaux qui devraient être posés auront-ils plus d’efficacité que toute la peinture blanche qui a déjà été utilisée sur la chaussée ?


Mise à jour du dimanche 10 octobre 2010

J’ai eu l’occasion de passer à nouveau par cette avenue aujourd’hui.

Les séparateurs franchissables ont été retirés et la chaussée a été raclée sur 30 à 40 cm de largeur, probablement afin de faire disparaître tous les restes des anciens scellements.

L’autre (mauvaise) surprise vient de plusieurs barrières métalliques posées sur la bande cyclable dans les premiers mètres suivant le début de la montée. La bande est complètement obstruée, sans d’ailleurs qu’on comprenne exactement pour quelle raison. Par contre, certains ont vite compris que l’interruption totale de la bande leur donnait une bonne raison de s’arrêter devant les barrières métalliques : on n’est plus à quelques mètres d’interruption près...

Les problèmes de la semaine dernière ne se sont pas évanouis en une semaine. On les retrouve pratiquement tous, que ce soit à l’aller (sud - nord)...


(une de perdue, dix de retrouvées ? ce n’est parce qu’une voiture part qu’il n’en reste pas encore plusieurs derrière)

ou au retour (nord - sud)...

Et toujours ces vélos qui montent vers le bois de Vincennes sur la piste descendante... certains préférant finir la montée à pied

d’autres montant sans problème

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Dernière mise à jour : mercredi 16 mars 2016